laver son linge sale

Thomas poussa la porte de la laverie "Dirty Laundry" avec un soupir de soulagement. Le nom même de l'endroit était particulièrement adapté. Il avait cherché une laverie assez loin de chez lui pour ne pas éveiller de soupçons. Dans le taxi, le conducteur l'avait regardé d'un drôle d'oeil lorsqu'il avait posé son énorme sac poubelle noir puis demandé une laverie "de l'autre côté de Central Park". Mais bon, les taxis de New York en ont vu d'autres.

Il jeta un coup d'oeil et inspecta rapidement les lieux. Elle était déserte, à part une jeune fille au fond plongée dans le dernier Harry Potter. C'est bon il ne risquait rien. D'autres machines était en fonctionnement, mais à huit heures du soir tout le monde à autre chose à faire un jeudi soir plutôt que de rester à surveiller les culottes du ménage.

Il choisit une machine à laver grande contenance et inséra dans la machine à jetons la somme indiquée. Il prit le code et le tapa dans la machine qui s'ouvrit dans un schlop atrocement bruyant. La jeune fille leva un sourcil et tourna la page, puis replongea dans sa lecture. Il retira caché derrière la machine les vêtements tachés de sang et les fourra précipitament dans le caisson.

Il referma la porte et avanca la main pour faire démarrer l'engin, puis se ravisa et se pris la tête à deux mains. Quel imbécile ! Il avait oublié la lessive ! Cette situation était le pire cliché de tous les romans-photos; il faut dire qu'il n'avait pas eu l'immédiate présence d'esprit de repasser chez lui prendre Ariel dose plus pour grosses taches lorsqu'il s'était retrouvé par terre dans cette ruelle.

Après cinq minutes à se répéter qu'il était un abruti, il releva la tête. La jeune fille replongea immédiatement les yeux sur les palpitantes aventures du petit sorcier mais il avait vu qu'elle l'épiait. Il l'observa de plus prés, cachée derrière son livre désormais grand ouvert, ses longs cheveux roux bouclés aux extrémités cachant presque tout le haut de son corps. Thomas se rappella que dans le grand Nord, une autre couleur de cheveux que noir ou brun était perçu comme un signe de double vue et esquissa un sourire. A coté de la jeune fille, posé bien en évidence, un bariel d'Omo ultra reflétait la lumière des néons. "Bien que ce ne soit pas ma lessive préférée, je n'ai pas le choix" se dit en lui-même Thomas, affichant un grand sourire et s'avançant lentement vers la mystérieuse rousse.

Etant donné que les Elections approchent à grands pas, vous pourriez déjà commencer à discuter du candidat qui vous inspire le plus confiance... Harvey, Madeline? Madeline, Harvey?

Ceci est une simple suggestion...
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Elle avait déjà lu "Le Prince de Sang Melé", mais dans l'expectative du tome VII elle s'était replongée dedans, histoire de ne pas être trop perdue.
Un homme entra silencieusement et commenca à vider son énorme sac poubelle dans une des nombreuses machines libres (à cette heure avancée de la nuit, les lavomatiqueurs de l'ombre étaient rares). Il semblait un peu nerveux, vérifiant sans cesse si personne ne l'observait ; Thallulah remarqua tout de suite qu'il avait oublié sa lessive, mais ce type semblait un peu louche... Aussi lorsqu'il s'approcha, arborant un sublime sourire carnassier, fit-elle semblant d'être surprise :
"Oh, désolée, je ne vous avais pas entendu entrer... Je peux faire quelque chose pour vous?"

L'étranger retint peu discretement un grincement de dents, et demanda d'un ton mielleux..
"Puis-je vous emprunter un peu de lessive madame s'il vous plait ?"

Thallulah éclata de rire devant tant de cérémonie :
"Voyons, je ne suis pas si vieille que ça, pas besoin du "madame" !"

Mais cela n'amusait pas l'inconnu, qui au contraire semblait mal à l'aise et énervé.
"Mais oui bien sûr, servez-vous" repris la jeune fille en se ressaisissant difficilement.

Le ton faussement enjoué de la jeune fille ne trompa pas Thomas, qui remarqua immédiatement sa nervosité. Il restait irrité de son oubli et n'essaya même pas d'avancer un sourire. Elle semblait coopérative et pleine de bonne volonté, aussi poussa-t-il un soupir de soulagement, qu'elle prit aussitôt pour un signe de lassitude.

Je vous ennuie déjà? Je suis désolé je parle toujours beaucoup, c'est peut-être un défaut!

Et elle avançait la dose d'Ariel avec un air manifeste de déception et d'amertume. Ce n'était pas le moment de se faire un ennemi de plus, même s'il ne s'agissait que d'une belle rousse innocente fan de Harry Potter.

Ce n'est pas ça, mademoiselle... Je suis simplement trés fatigué, mais sachez bien que j'apprécie votre geste à sa juste valeur.

Et en même temps qu'il saisissait la dose, le contact avec sa main la fit sursauter, et il sentit soudain la pointe de ses canines presser de l'intérieur sur ses lèvres. Il avait maintenant besoin d'en savoir plus

Vous...Comment vous appelez-vous ?

Il avait sourit de nouveau. Certainement, cette fille l'intéressait. Elle avait l'air si innocente!

"Mais comment donc? Personne dans cette ville ne connait Luxurious Thallulah Bling Bling, la célèbrissime star du porno irlandaise? C'est impossible! Comment vas-tu ma belle? Tu as l'air en forme! Quel heureux hasard que de te retrouver ici! Alors, quoi de neuf?"

Sur quoi elle l'embrassa vivement sur les deux joues, souriant à l'inconnu et marmonant un "j'm'appelle Svetlana, enchantée" peu motivé. Puis jetta dans une machine un tas de linge (acheté 10 minutes auparavent afin d'avoir un alibi béton)... en effet elle suivait la jolie rousse depuis deux jours déjà. En lancant un programe court, elle se retourna vers l'inconnu, elle l'avait déjà croisé quelquepart... mais où? à une soirée branchée? impossible! mais alors où?

"Et toi, tu t'appelles? Tu connais Thallulah depuis longtemps?"

Elle s'assit sur sa machine en route en attendant une réponse qui tardait à venir...

Gauche, droite, gauche, droite, le regard de Lula passait de l'inconnu à la presqu'inconnue dans un silence de mort. Ces deux là se ressemblaient, mais sur quel point? Elle n'aurait su le dire.
En desespoir de cause elle tenta un "mais que fais-tu ici toi" à l'adresse de Svetlana qui n'obtint aucune réponse. Décidemment trop de coïncidences entouraient la jeune fille pour que ca ne soit que le fruit du hasard.
Svetlana observait l'inconnu avec insistance, l'inconnu observait l'étiquette de l'Omo Ultra avec insistance, Thallulah observait la machine de Svetlana avec insistance. A sa décharge, il faut dire que l'eau de la machine avait pris une étrange couleur marronnasse...

Thomas garda pendant cinq bonne minutes un silence entre stupeur et dérision, le regard fixé sur Omo Ultra. Bottes de cuir, guépière dépassant de la mini-jupe rouge, et un haut au décolleté provocateur, la nouvelle venu avait l'air aussi naturelle dans cette laverie qu'un tigre échappé dans Madison square. Il se retint de sourire. Cette nouvelle venue était autrement plus dangereusement, et qui plus est il ne l'avait pas entendue venir. Il s'était toujours méfié des humains capables de tromper ses sens aiguisés de vampire, et la plupart du temps cela s'était révélé justifié.
Evitant le regard de la nymphomane, il se tourna donc à nouveau vers la rousse:

Ainsi vous vous appelez donc Thallulah ?

Mais la blonde ne s'avoua pas vaincu pour autant. Elle se leva, plata résolument ses deux pieds entre lui et son interlocutrice, et le dévisageant fièrement du regard, elle lui reposa sa question en distinguant bien les syllables, comme lorsqu'on parle à un sourd ou à un imbécile.

Allo, ya quelqu'un là-dedans ? Je t'ai demandé comment tu t'appelle? Comment vous vous connaissez ?

Ce ton préemptoire et dédaigneux, cette attitude de petite fille capricieuse dans ce corps de strip-teaseuse norvégienne, tous ces éléments firent soudainement sens en lui. Il savait qui elle était et dans quel danger il se trouvait. Il changea immédiatement de posture et lui répondit d'un sourire lèvres pincées, pour ne pas lui faire voir ses dents:

Je vous prie de m'excuser mademoiselle... En si charmante compagnie j'en perd le sens de la politesse! Je dois être le plus chanceux de la terre pour rencontrer dans une laverie deux des plus belles filles de New York...

Il vit Thallulah réprimer un gloussement et l'inconnue blonde afficher un sourire de circonstance, malgré la dureté de ses yeux. Ca s'annonçait plus difficile que prévu...

"Un charmeur? Arf, je n'en que faire... Ainsi donc, par ton absence de réponse j'en conclu que 1) vous ne vous connaissiez absolument pas, ou bien 2) vous avez un lourd passé partagé et trop long à expliquer... A vrai dire je m'en soucie comme de mes premières cuissardes. Vous m'avez l'air agréables et il est vrai que je ne rencontre que très rarement de nouvelles têtes..."

Vous m'avez l'air agréable...?!? Quelle cruche, ce type, là, machin (il ne lui avait d'ailleurs pas révélé son nom) ressemblait plus à un Ted Bundy (Svetlana avait couché avec ce dernier: "l'un des meilleurs coups de la planète) qu'à un enfant de choeur (Svetlana en avait croqué plus d'un durant sa phase "je crache sur les tombes, je pisse dans les confessionnaux, et cetera") Mais bon, la phrase était tombé comme un couperet et puis être grunge ou gothique n'empêchait nullement d'être fort sympathique...

"Excusez moi, je suis un peu intrusive et speedé ces dernier temps... j'entamme un régime et ça me met totalement hors de moi... Reprenons au début."

Elle se leva de sa machine qui, oh mon dieu, déteignait totalement (l'eau était désormais violette) et toute sourire se posta sur ses deux jambes en tendant la main vers Thallula (qui la regarda avec méfiance avant de finalement la serrer) puis vers le type (qui manqua de lui casser trois ongles et deux phallanges).

"Je m'appelle Svetlana, Svetlana Von Fatalis. Ah, oh et ce n'est pas parceque je encore moins habillée que Bombay Rutherford que j'ai le cerveau d'une dinde! Enchantée de faire votre connaissance..."

Greg patientait en observant les gens comme à son habitude le temps que son linge soit propre. Il revisitait également sa journée mentalement. Ses pensées revenaient surtout sur ce jeûne de 20ans qui avait tout perdu et n'avait pas d'amis et encore moins de famille : comment lui redonner le moral et mieux la foi en la Vie et sa beauté. Greg/Grévir le sentait bien, il était tout près de commettre l'irréparable : un casse ou tout autre connerie absurde et desespérée.

"En parlant de choses absurdes et dangereuses, cette jeune femme (son visage m'est familier) se doute-t-elle de la situation dans laquelle elle se trouve ? Je ne sais pas qui est cette blonde et l'autre type mais tout transpire en eux la froideur, le calcul et... le danger" pensait Grévir en contemplant soudain une scène de l'autre côté de la laverie.

La situation était indubitablement des plus malsaines... que de peuple dans une si petite laverie, à 23h45 un mardi ! Et quel peuple... Il ne manquait plus que Miss Havisham, la bibliothécaire folle de la faculté, débarque et ça serait une réunion de dingues très réussie !
La main de Svetlana von Vatalis (si c'était là son vrai nom) était sèche et musclée, mais étonnamment chaleureuse. Par réflexe Thallulah tendit la sienne à l'homme en noir. Il hésita une seconde puis la lui serra rapidement. Rapidement, mais l'instant fut étrange ; comme si une évidence la frappait. Mais à peine ressentie l'impression s'estompa, et la jeune fille ne sut dire ce qu'elle venait de comprendre...
Genée elle détourna les yeux de ceux, interrogateurs, de l'inconnu ; ce fut pour trouver ceux amusé d'un autre inconnu qui observait la scène depuis l'autre côté de la laverie. Tiens, une impression de déjà vu...
Décidemment sa vie prennait une drôle de tounure depuis son arrivée à New-York.

Afin de préparer un moyen de se sortir de ce guépier, Thomas retourna devant sa machine et mis la dose d'Omo Ultra. Ce court instant lui permis de mettre ses idées au clair. Il se demandait avec angoisse si Slevtana avait déjà deviné son identité. Il savait qui elle était, mais elle? Non, non, elle était bien trop jeune la dernière fois qu'ils s'étaient croisés pour qu'elle en garde aucun souvenir. C'était bien avant que l'Europe s'exporte ici en terre nouvelle...Elle avait poussée toutefois, et plutôt en bien.
Mais qu'est ce que je raconte là, c'est pas le moment de penser à ça murmura-t-il à voix basse. Mais il est vrai que depuis la poignée de main qu'il avait eu avec la jeune Thallulah, il avait ressenti le petit trouble qui l'avait prise et il sentait sur sa nuque les deux regards des jeunes filles.

En se redressant, il ne savait toujours pas quoi dire. C'est alors que, avant de se retourner, ses yeux croisèrent ceux d'une quatrième personne, dans une laverie qu'il avait pensé déserte au premier coup d'oeil. Il se retourna précipitemment et, s'adressant aux filles, leur adressa une question au hasard, la plus générale possible.

Et donc, vous vous connaissez?

Deux paires d'yeux se fixèrent sur la sienne, mais aucune d'entre elles ne prononca un mot. Silence gêné. OK, mauvaise idée, c'est pas grave, il ya un truc louche à coup sûr derrière tout ça. Il ouvrit la bouche pour changer de question mais Slevtana l'interrompit.

Dis donc, qu'est-ce tu as dis le dos tourné là ? A quoi tu pensais, exactement ? A nous ?

C'est alors qu'il se passa en un instant trois évènements qui lui épargnèrent de répondre à cette question embarrassante: la machine de Thallulah termina son cycle dans un ding sonore, en sursautant cette dernière donna un coup à la machine de Slevtana qui s'ouvrit en déversant une dizaine de litres d'une eau verte sentant la fraise, et l'inconnu du fond se leva et se dirigea vers eux d'un pas ferme pendant qu'ils sautaient sur les machines pour éviter d'être trempés par le courroux aquatique.

Ce fut au moment de la courte rixe entre les 3 protagonistes que déferla en lui les souvenirs de sa journée : il avait déjà croisé cette jeune fille rousse par 2 fois. Maintenant, il en était sûr. Et elle était en danger !
Il se précipita donc d'un pas ferme vers le groupe et pris subtilement le contrôle mental de l'eau de la machine-à-laver à côté d'eux. S'en suivit l'écoulement de couleur indéfinissable de toute l'eau sur le sol de la laverie. Ce qui offra à Thallulah une diversion et lui permit de s'écarter des 2 autres. Le danger qui plânait sur elle était momentanéement écarté. Il continua donc son chemin jusqu'à elle, lui mit une main sur l'épaule et en signe amical, lui tendit une tablette de lessive. Elle lui sourit soulagé.

Bon ça devient grave le bordel dans le coin pensa avec majesté Thomas en se repliant stratégiquement vers sa machine encore en cours, fuyant héroïquement les yeux mitraillette de Slevtana, tandis que la rousse et un abruti de plus minaudaient dans leur coin. Sur les 29 minutes du programme "Normal Warm", seulement 20 minutes venaient de passer.

Alors qu'il se retournait et que le flux d'eau avait, tout en continuant de dégouliner dans toute la laverie, passé du vert fluo à des nuances jaune canari parmi lesquelles flottaient les débris de vêtements portant encore ça et là les étiquettes "Old Navy" du magasin où ils avaient été achetés, il repéra un bon moyen pour se rattrapper de sa bourde. Noyé au milieu des flots tumultueux, Harry Potter se débattait pour voir Dumbledore mourir avant que l'encre ne se dilue totalement.

Il marcha d'un pas rapide vers le livre en perdition, sans s'apercevoir que de l'autre côté Slevtana avait jugé la situation des yeux et avait aussitôt perçu l'intérêt du livre convoité comme rétablissement de la situation. Elle se précipita donc aussitôt. Au moment où tous les deux allaient se pencher pour ramasser le livre, leurs deux têtes se cognèrent dans un bing sonore, le talon droit de la blonde se cassa net et elle valsa les quatre fers en l'air, tandis qu'emporté en arrière, Thomas envoya le livre vers des futurs lointains tandis que sa tête venait cogner par terre.

Avant de sombrer dans une profonde inconscience, il eu encore le réflexe d'ajouter une remarque profonde et acerbe sur l'ironie de la situation:
ragnffait mal merde raaaah !

Se relevant tant bien que mal de sa pathétique chute, Svetlana souria à Thallulah qui lui tendait la main pour venir à sa rescousse. La jolie rousse était-elle victime de l'amour? Rien de moins sûr! Une fois remise, Svetlana appercut l'autre type affalé de tout son long sur le sol...

"Thomas! Merde! Est-ce que ça va?"

Elle connaissait son nom, ce détail ne sauta au visage de personne... mis à part bien sûr le leur. Thomas se releva, titubant, la regarda... Il réfléchit deux secondes avant de la regarder de haut en bas, puis de bas en haut avant de lui faire un clin d'oeil.

"Oui, je sais... J'ai bien changé. Ne vous inquiétez pas trop pour moi... Mais vous? Vous allez bien" Chuchotat-elle à son unique attention.

Pour toute réponse elle n'eut droit qu'ç cet énigmatique sourire qu'elle n'avait vu qu'une seule et unique fois mais qu'elle ne connaissait que trop bien... Il l'avait regardé ainsi le jour ou l'un d'entre eux était passé de vie à trépas... Thallulah et l'autre tye n'avait rien remarqué, trop occupés qu'ils étaient à faire connaissance, ce qui ne réjouissait en rien Svetlana, jalouse par nature.

Svetlana retrouvait le charme improbable de Thomas dans ses yeux et son sourire énigmatique. Elle dût s'avouer qu'une partie d'elle, quelque part, était "contente" de le retrouver après si longtemps. Mais une autre partie, bien ancrée dans la réalité présente, ne voyait pas d'un bon oeil le rapprochement de cet étranger en costume à trois francs six sous avec sa Thallulah.

"Je m'appelle Greg, ça va ? Vous sembliez un peu déboussolé... alors je me suis permi... ça va, vous êtes sûr ?" questionnait Grévir à l'attention de la jeune-femme.
"Oui ça peut aller... Merci 'Grév... ' heu Greg, ç'est ça ?" lui répondit-elle.
Greg/Grévir fut un cour instant saisi... il avait fugacement eut l'impression qu'elle connaissait son vrai nom. Mais devant l'improbabilité d'une telle chose, il prit vite le parti de penser à une simple coïncidence phonétique plus proche de l'onomatopée que de la précognition.
"Oui ç'est ça" lui répondit-il du même coup fendu d'un large sourire (qu'il savait digne d'un tombeur. "Dommage quelle ne soit pas plus virile" pensa-t-il pour lui même amusé. "Ce type de rencontre fortuite à tout du roman photo. J'aimerai bien rencontrer un jour un homme comme dans ces films pour les ménagères."
Après cette prise de contact fort sympathique s'engagea une conversation toute fraternelle. Thallulah pensa en elle-même qu'il était sa rencontre peut-être la plus sereine depuis son arrivé à la Grande Pomme New-yorkaise.

De loin, Svetlana hésitait sur l'attitude à prendre. S'en compter sur Thomas dont il fallait maintenant tenir compte.
Elle ne savait pas ce qui était le mieux pour garder toute ses chances avec Thallulah (mais toutes ses chances pour quoi ?) : briser en deux cet inconnu qui lui volait, à elle, sourire sur sourire OU jouer la carte de la diplomatie balbutiante (ce n'était pas trop son fort mais bon... quand le jeu en vaut la chandelle.)... Elle devait trancher et vite.

Allons bon, encore cette impression d'intimité qui n'avait pourtant pas lieu d'être... Pourquoi diable avait-elle failli sorti "Grévir", un nom si improbable, se couvrant ainsi de ridicule? Greg avait eu l'air surpris, mais la conversation avait vite repris. Il la prenait peut-être pour une fille bizarre, mais néanmoins restait courtois, gentil même. Il doit être avocat, ou assistant social, se dit Thallulah. Puis elle chassa vite cette idée saugrenue pour profiter de l'instant présent : cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait une rencontre si agréable. Alors qu'ils faisaient tranquillement connaissance, une autre discussion semblait naître entre Svetlana et Thomas. Thomas? Thallulah ne pu s'empêcher de jeter un coup d'oeil dans leur direction : la jeune blonde la regardait avec colère et anxiété, alors que l'homme en noir lui tournait le dos, vérifiant sa machine.
"Thomas?" lança-t-elle, à tout hasard.
Tous les regards se tournèrent vers elle, méfiants et interloqués. Mon dieu, je crois que je deviens vraiment folle... pensa-t-elle avant de s'évanouir.

Cherchant à fuir les flics, les Black Swans pénètrent dans la laverie, arbalètes au poing. L'une d'entre elles dit que tout ira bien, qu'il suffit juste de ne pas crier. L'autre, quant à elle se saisit de la vièlle femme qui attendait sagement la fin de son essorage...

-"Ne criez pas, ne tentez rien... Ou alors... Alors j'execute la vioc!"

-"Toi, le type bizarroïde aux cheveux longs... Tu sais faire un bandage? Alors approche!"

-"Les autres couchez vous parterre, mains sur la tête. Je ne veux rien entendre et surtout ne bougez pas!"

Humilié et fatigué chacun d'entre vous s'éxécute. Thomas fait le bandage sur une plaie par balle qui n'est pas jolie à voir tandis que les autres s'allongent bon grès mal grès dans l'immense flaque verte fluo.

La plaie est infectée, le pus et le sang coulent lentement en se mêlant à la mare, qui par le miracle de l'optique prend désormais une couleur orange. Thomas prend le pansement que lui tend une des filles à bout d'arbalète. Pendant qu'il panse soigneusement la jambe, son regard passe de la jeune fille masquée aux autres personnages de la laverie. Thallulah est inconsciente dans l'eau, et le jeune homme énigmatique lui tient la tête en dehors du liquide, avec un air protecteur et rassurant qui rend furieuse Slevtana, à deux mètres de là, par terre de tout son long les mains sur la tête.

Le pansement est presque terminé, c'est le moment d'agir. Slevtana et Thomas échangent un regard. D'accord. C'est lui qui prend le plus de risques de toute manière. L'arbalète de la blessée pointe directemen sur sa poitrine, tandis que l'autre tient toujours en otage la vieille. Soudain, la machine de Thomas sonne bruyemment sa fin de cycle. Surprise, la preneuse d'otage, tourna un instant la tête. C'était le moment. D'un coup de point rageur, Thomas envoya valdinguer la première arbalète. L'autre fille se tourna et décocha sa flèche, qui l'atteint dans le ventre en brisant la dernière côte. Mais elle ne put rien faire d'autre, car Slevtana était sur elle, appliquant un plaquage digne d'un trois-quarts de football américain.

Svetlana se retrouve tout à coup comme paralysée... elle ne peux plus bouger un cil. La Black Swan qui se trouvait-être sous elle récupère son arbalète et la pointe droit sur la jolie rousse affalée sur le sol. Cette dernière reprennait justement connaissance. Les deuw Swans reculent lentement, Thomas relâche sa prisonnière lentement.

Elles ouvrent la porte, sans quitter leurs otages des yeux. Elles fuient enfin, jettant la vièille femme à terre et vous laissant tous sains et saufs... sauf bien évidement Svetlana qui reste prostrée en position foetale sur le sol... Elle est en pleine catalepsie...

et j'ai aussi une flèche dans le ventre mine de rien, mais bon c'est pas si grave hein, ca arrive à tout le monde d'oublier

Le plafond aurait vraiment besoin d'être nettoyé, il y a des traces de pas... tiens, Greg... pourquoi il me regarde comme ca? 'tain en plus il fait froid, et je suis trempée... Et depuis quand il y a des filles habillées comme un Mardi Gras dans cette laverie?
...
La laverie !

Thallulah, se redressa d'un coup, ce qui n'eut pour effet que l'apparition instantanée d'un mal de crane qui mériterait sa place dans les annales.
Les deux filles s'étaient éclipsées, Thomas examinait sa blessure avec intérêt, Svetlana gisait immobile, Greg semblait désolé et impuissant à améliorer la situation. C'est le moment que choisit la Police pour débarquer, armes au poing, hurlant les "on ne bouge plus " et "tout le monde à terre, les mains en l'air" habituels.
La scène sembla figée quelques secondes, secondes durant lesquelles Thallulah réflechit rapidement. Ses compagnons avaient certes besoin de soins, mais pas des soins habituels et encore moins du gouvernement.
"Elles sont à St John the Divine", lança-t-elle simplement à l'adresse des flics. Cinq secondes plus tard la rue avait retrouvé sa tranquillité, ou presque : une vieille femme se mit à hurler qu'on avait cherché à la tuer.

Svetlana ne pouvait pas bouger... Son corps était comme totalement... bloqué? Mais son esprit, lui était en parfait état... Elle tentait en vain de comprendre ce qu'il lui était arrivé, mais aucune explication ne lui venait... Pour la seconde fois de sa vie elle aurit voulu crier "au secours", et (aussi pour la seconde fois) elle ne put y parvenir. Personne ne semblait se soucier de son sort... Ni Thomas, ni Thallulah... Ni... "l'autre type"? Que lui était-il arrivé? Que se passait-il? Elle voulait crier, hurler. Mais elle ne pouvait rien... Quelqu'un allait-il bien finir par se rendre compte qu'il y avait un problème? Quelqu'un allait-il finnir par l'aider? Bon sang pourvu que cette personne n'ait pas l'idée de l'envoyer à l'hopital... Si c'était le cas, s'en était finni d'elle...

Svetlana était toujours paralysée et maintenant on pouvait aussi voir sur son visage transparaître une véritable panique. Rien que de très normal en de telles circonstances pensa d'abord Grévir mais là... il y avait plus. Et puis, une telle panique après un tel courage (téméritée ?), non. Elle aussi avait son secret.

Thallulah d'abord affolé par terre avait à l'inverse vite repris le dessus. "Cette fille promettait plus qu'il ne l'avait pensé de prime abord." se dit-il.
Il en étais là de ses pensées quand d'un coup il ressenti un truc inhabituel, une sorte de bizarrerie magnétique locale ?! Se concentrant sur ces racines infraterrestres, il réalisa soudain que cela venait d'une activité anormalement élévée et polarisée des micro-cristaux de magnétite et de quartz (interne à presque tout corps animal) ...de Svetlana. Il décida d'en savoir d'avantage et s'isola pour pouvoir se focaliser d'avantage sur ce phénoméne, tous ses sens en éveille. Thallulah le suivait du regard. Enfin, il compris. Tous les quartz étaient suractivés et surchargés vibratoirement et ils servaient en quelque sorte de pile et d'ordinateur préprogrammé pour polariser par une charge puissamment opposée tous les micro-cristaux de magnétite du corps de la malheureuse. Résultat elle était là comme entre 2 aimants de charges contraires : tous mouvements étaient devenu impossible. Cependant cet effet devait être transitoire, les micro-cristaux de quartz ne pourraient par rester suffisamment chargé encore bien longtemps. Mais qui avait pu bien lui faire ça, elle ? (non !), Ces femmes bandits ?... Seraient-elle ce nouveau degré évolutif humain dont on lui avait parlé : des "mutantes" (au moins une).
Il en était là de son analyse quand, d'un coup, il ressenti un autre esprit dans la pièce... une autre personne scrutait, anarchiquement, comme inconsciemment, l'esprit des gens et surtout le corps immobile et révolté de Svetlana. Qui ? On sentait en ce dernier de la compassion pour elle, presque de l'affection même si aussi une certaine agitation. Et, alors que Grévir/Greg voulu agir pour décharger prématurément les cristaux de quartz, Svetlana se releva.

En tourant la tête, Greg croisa le regard scrutateur et plein de bonté (mais aussi d'énergie et d'exitation) de Thallulah. Elle lui sourit et il le lui rendit.