day at the museum

Thomas contemplait avec stupeur la sculpture intitulé "Oiseau" de Brancusi. Qu'un artiste ait pu réunir tant de laideur et d'incohérence au sein d'un musée aussi prestigieux ne parvenait pas à trouver la moindre explication même en motivant les ressources entières de son cerveau. Il s'échauffait depuis dix minutes contre l'art contemporain lorsqu'il remarqua un fait étrange.
A coté de lui, un homme était assis sur le banc et écrivait à toute vitesse sur un calepin, l'air extrémement attentif, relevant de temps à autre la tête pour observer la sculpture. Le laissant à ses observations, Thomas suivit la pente montant au premier étage lorsque à peine cinq minutes plus tard, alors qu'il était à l'étage au-dessus, il aperçut sur un banc même blondinet, avec un carnet différent, occuppé à rédiger avec la même célérité et le même zèle sur la sculpture suivante de l'exposition Brancusi.
Légèrement agacé par l'inspiration du jeune homme et la vitesse avec laquelle il l'avait devancé, il tapa de sa langue contre ses canines pointues. Il continua sans s'arrêter jusqu'au troisième étage, puis repris le cours normal de l'exposition. Il détestait ce genre d'écrivaillon hatif et sans talent, parasitant chaque lieu public de leur génie. Aussi son énervement s'accru encore lorsqu'il revit la même tête blonde trois sculptures devant lui, bien qu'il se soit assuré de temps à autre qu'il ne l'avait pas rattrappé.
Désormais totalement excédé, il décida de l'ignorer complétement. Il se retourna vers le grand atrium et contempla les jeux de lumière. En regardant vers le bas et la première sculpture, il etouffa un cri de surprise. En bas, le premier blondinet qu'il avait croisé était toujours en train d'écrire sur le premier carnet !
Il se retourna précipitemment. Aucun blond en vue, ni autour de lui, ni plus loin avant que la tournure ne lui cache la vue des autres étages. Suspect

Une sensation étrange le parcourut de la tête aux pieds. Ce n'était définitivement pas un humain normal. Il prit l'ascenseur avec la ferme décision de mettre la main sur le premier blondinet et de résoudre ce mystère.

???

Spencer devait faire un article pour le journal de la fac et il prenait donc hativement des notes sur l'une des expositions les plus chiantes qu'il lui ait jamais été donné de voir. Pour torcher cela au plus vite il avait décidé de se tripliquer après un rapide tour au toilettes. Il n'était pas sûr que cela soit vraiment prudent dans un lieu public... au pire des cas il pourrait toujours dire qu'ils étaient des triplés enfin plutôt qu'il était des triplés. Voilà ils venaient de terminer son papier, il se dirigea donc tranquilement vers les toillettes, #2 le rejoindrait dans cinq minutes et #3 dans dix.

Comme prévu #2 arriva à temps. Mais, mais #3 avait bien dix minutes de retard... pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé... pourvu qu'il ne se soit pas fait repérer...

Etant donné que les Elections approchent à grands pas, vous pourriez
déjà commencer à discuter du candidat qui vous inspire le plus
confiance... Harvey, Madeline? Madeline, Harvey?

Ceci est une simple suggestion...
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Thomas commençait à se demander s'il n'avait pas fait un rapprochement trop hâtif entre des faits finalement pas si naturels. Ca faisait vingt minutes qu'il avait séquestré le dernier blondinet qu'il avait croisé dans un placard des derniers étages, et au moins quinze qu'il cherchait en vain les deux autres dans tous les coins du musée. Il remonta chercher sa proie, bien décidé à la faire parler et à savoir enfin s'il y avait quelque chose d'anormal derrière ce qu'il avait vu. Il imaginait déjà les possibilités d'un être capable de se multiplier à volonté, et quel usage il pourrait faire de ce pouvoir.

"Sors de là. Pas de bruit si tu veux vivre". Le blondinet opina de la tête et mon arme rejoignit l'intérieur de ma poche, formant toutefois un relief qu'il scrutait anxieusement. "Je sais pas ce que vous voulez, mais..." "Ta gueule. Les explications plus tard. Va par là." Il obtempéra et nous nous dirigeâmes en file indienne vers les toilettes.

Arrivé devant la porte des toilettes Spencer tenta de prévenir ses alter ego, sachant pertinemment qu'ils étaient dans la pièce...

"Mais enfin, Monsieur, pourquoi tant de violence? Qu'est-ce que j'ai fait bon Dieu? Nan, s'il vous plaît ne me tuez pas... C'est à cause de mon père, c'est ça?"

En effet Mr Robinson avait traîné quelques temps avec de très peu recommandables fréquentations... L'étrange homme le plaqua contre le mur, tournant ainsi le dos aux cabines de W.C... Sans un bruit l'autre Spencer ouvrit la porte et l'assomma avec un grand coup de dictionnaire (comme quoi cela pouvait s'avérer bien pratique d'avoir sans cesse ce genre d'ustensile sur soi... L'un des Spencer #1 se dupliqua, envoyant #2 fermer la porte à double tour pendant que lui même et #3 ligotait leur agresseur. Ce dernier ne tarda pas à rouvrir les yeux mais Spencer n'était déjà plus qu'en un seul et unique lui même...

Le retournement de situation n'etait pas du tout du gout de Thomas, se retrouvant face a un seul et unique adversaire, alors qu'il aurait pu jurer, avant de sombrer dans l'inconscience sous le poids des lettres, en avoir apercu au moins deux.

La seule solution pour se tirer de ce petrin, c'etait le dialogue. Et pendant ce dialogue, il aurait tout le temps, en distrayant son adversaire, de defaire ses liens et de revenir a egalite dans la conversation.

"Alors tu peut creer des doubles ? ca sert a rien de nier je t'ai vu." dit il avec un ton incertain qu'il voulait anodin. Il n'avait jamais ete tres bon pour les mondanites.

Le blondinet lui jeta un regard noir et l'envoya d'un coup de pied valdinguer dans les stalles des toilettes pour handicapes.

"Je m'appelle Thomas, et toi ? Contrairement a ce que tu penses, je sais ce que c'est les problemes de doubles. Mais tu n'as vraiment pas ete prudent"

"Spencer, mon nom est Spencer... Je ne vois pas de quels problèmes de doubles tu parles. Serais-tu l'un de ses activistes anti-mutants à la solde des républicains? L'un de ses paranos dont les actes de folie les poussent à tuer des innocents? Alors oui, je suis un mutant. Mais je n'en suis pas stupide pour autant..."

Il sortit de son cartable de cuir un antique revolver qu'il pointa vers Thomas.

"Tu crois que je n'ai pas vu ton petit manège? Parlons, parlons, parlons... et pendant ce temps tu défait tes liens... Moi aussi je connais Mc Gyver!"

Il s'accroupit devant l'homme étrange, le regardant au fond des yeux comme s'il voulait y pénétrer. Il sourit soudain... Cet homme était sans doute très dangereux mais il était plus qu'un simple fasciste pro-sapiens... Avec un peu de chance il pourrait en tirer un papier qui lui ouvrirait les portes du Herald...

Les choses allaient définitivement de mal en pis dans les toilettes du musée Guggenheim, au moins du point de vue de Thomas qui, les mains encore à moitié noués, fixait nerveusement le canon d'une antique pétoire que le soit-disant Spencer pointait avec un rire sardonique sur son front.

Au pire si ca me tue pas, ca lui explose dans les mains et on finit tous les deux handicapés. Mais où est-ce qu'il a pu trouver ce truc? Mais le temps n'était pas à la réflexion sur le comment et le pourquoi les étudiants de Manhattant se fournissent chez de très mauvais armuriers. Il avait déjà remonté la gachette et il ne lui restait plus qu'à tirer. C'était le moment d'improviser, et vite.

"Attend! Du calme! Je n'ai rien contre toi, c'était une épreuve ! Je ne te veux pas de mal !

Spencer se releva incrédule. "Comment ça une épreuve? Explique toi ! Est-ce que toi aussi tu serais... différent?"

- Mon nom est Thomas Mandragore et je suis en mission ici. Je devais savoir si tu étais prêt
- Prêt à quoi ? Comment pouviez-vous savoir ?
Thomas sourit intérieurement. Il mordait à l'hameçon. - Cela fait longtemps que nous t'avons démasqué, Spencer. Maintenant nous avons besoin de ton pouvoir.

Rompant ses liens, il se redressa et se dirigea vers la porte en ajoutant "Suis-moi"

"Suis-moi", "Goûte-moi", "Bois-moi"... Spencer n'allait pas marcher aussi rapidement... Alice était une jeune fille bien stupide... Lui n'était ni une jeune fille, ni stupide.

Il prit donc le parti de suivre l'inconnu comme si son histoire le captivait au plus haut point, mais gardait bien pour lui l'extrême méfiance qui germait en son coeur...

"Extraordinnaire... C'est une sorte de société secrète si je comprends bien... Et moi qui ne pensais pouvoir accès à ses choses là qu'une fois mes trente ans révolus!"

Il rangea sa pétoire dans son sac (mais garda la main dessus) et entreprit de libéréer l'étrange type. Ils sortirent lentement des toilettes lorsqu'une femme qui passait par là leur jetta d'un air dédaigneux...

"Hé oui, Madame, il a aussi des gens qui ont des relations sexuelles dans les toilettes des musées... Il va vous falloir maintenant vivre avec cette idée inconcevable auparavent... Vous ne trouvez pas que cette ambiance recueillie et cultivée est particulièrement propice aux galipettes, vous?"

Et il lui envoya un discret, mais suffisement remarquable doigt d'honneur... Ils continuèrent à avancer.

Thomas esquissa un sourire. La dernière remarque de Spencer lui indiquait, d'une manière ou d'une autre, qu'il avait pris un certain recul par rapport aux derniers évnènements. Il n'était pas dit qu'il croit ce qu'il allait lui raconter jusqu'au bout. Cependant au même moment ses méninges fonctionnaient à toute vitesse: il savait quel usage il pourrait faire de cette pièce, le tout était de le lui présenter sous le jour qui l'intéresserait...

Sortis du musée Guggenheim, ils s'aperçurent que les nuages s'étaient retirés et que le soleil montrait enfin son visage. Thomas grogna. Les démangeaisons n'allaient pas tarder à commencer. Ils devaient trouver un endroit à l'aise. Regardant en face de la rue, il eut une soudaine inspiration.

Alors, ca vient ces explications ?. Spencer le regardait d'un air méfiant. Il leva les yeux aux ciel et pris un air nerveux.

Pas ici, voyons

Où ca alors ? tu crois que je vais te suivre n'importe où ?

Je crois qu'une balade dans Central Park s'impose... Je suis sur que tu as soudainement envie de visiter le zoo.

Les deux hommes, l'un se grattant, l'autre méfiant, traversèrent la rue et pénétrèrent dans les frondaisons...

[SUITE DE LA CONVERSATION DANS CENTRAL PARK : ZOO]